samedi 13 avril 2013

Synthèse



       Les robots sont perpétuellement en pleine évolution grâce à la recherche et à l'imagination. Ce n'est pas la seule chose qui change avec cette évolution : notre façon de voir les robots peut changer allant parfois jusqu'à éprouver des sentiments pour eux. Ces nouveaux sentiments sont présentés dans les documents ci-dessous, montrant à la fois les théories scientifiques et les idées sortant de l'imagination pour la fiction. Dès lors nous nous demanderons dans quelle mesure un robot socialement acceptable peut inspirer des sentiments de par son imitation de comportements et de sentiments, question à la fois controversée mais qui demeure ouverte.




        La relation entre les humains et les robots est complexe et ce depuis toujours. Dès la naissance de la notion de "robots" nous redoutions que l'intelligence artificielle devienne trop intelligente et obsédée par sa propre survie. Cependant la relation a évoluée et bien qu'il reste des réserves sur les robots, il y a à présents de nouvelles idées qui se créent notamment en ce qui concerne la relation humains/robots. En effet il se développe aujourd'hui des robots sociaux dont la mission est de se faire accepter, et ce malgré la méfiance qui perdure depuis des années. Pour cela ils développent divers techniques, c'est notamment le cas pour le robot Nexi, présenté dans l'article, Humanoïde : nous finirons par les aimer, du journaliste Erik Sofge. Nexi, pour réussir à toucher le cœur des humains, utilise divers moyen notamment ses yeux qui se fixent sur les personnes qui l'entourent comme ceux d'un bébé selon Erick Sofge. Ainsi il exploite l'instinct humain qui est de s'attendrir devant des yeux pleins de questions et des gestes incertains, ce type de robot n'est donc pas créé pour la performance physique ou technique mais pour attendrir les hommes. L'homme est donc capable de développer des sentiments pour une machine, et même un certain attachement. L'énumération au début du texte Attachement aux robots, une histoire d'amour virtuelle de Michael Stora, psychologue psychanalyste, montre d'ailleurs qu'il y a différentes façons de s'attacher aux machines, et les avantages que cela permet, comme l'impossibilité de mourir, ou bien le fait qu'il est ouvert à toute critique car programmé pour être ce qu'il est, contrairement à l'homme. Dans cette idée le robot deviendrait une sorte de double de l'homme mais libéré du doute et de la subjectivité de celui-ci. Les robots permettent à l'homme de se créer une illusion de contrôle du monde, un contrôle cependant relatif car il faut tout de même qu'il y ait une certaine résistance, cela lui permet de ne plus se sentir seul. En effet le robot peut faire office de compagnon lorsqu'il n'y a personne d'autre, un exemple que nous pouvons constater dans le manga Lui ou Rien, de Yuu Watase, cette résistance permettrait ainsi un double sentiment à la fois du plaisir et du déplaisir, tout comme c'est le cas entre les relations humaines. La relation qui se crée serait donc assez semblable à celle qui existe entre les hommes et les animaux ou même à celle qui lie les hommes entre eux. C'est la thèse développée dans le texte Les robots ne sont pas des animaux : ne leur donnons aucun droit. En effet dans ce texte de Meneldil Palantir Talmayar, la thèse de Kate Darling, chercheur en propriété intellectuelle et en politique de l'innovation au Massachusetts Institute of Technology (MIT), est développée et contestée. Dans ce texte nous découvrons que pour Kate Darling il faudrait qu'il y ait des lois pour protéger les robots, uniquement les robots sociaux, de la maltraitance faite par les humains. Cette idée lui est venue après avoir vu un certain malaise des homme à la vue ou en étant forcés de casser, "tuer" un robot. Cette protection ne serait donc pas vraiment pour les robots, incapables de ressentir la douleur, mais pour les hommes qui ont tendance à s'attacher aux robot et qui ne souhaitent pas les voir avoir "mal".
        À partir de cet attachement humain/robot se créent différents problèmes : le tout premier selon Kate Darling est que nous ne serons plus capable de voir la différence entre le vivant et le non-vivant, et selon elle, cela finira par nuire à l'homme. Une autre idée qui revient dans deux des textes présentés ci-dessus est l'idée que l'utilisation d'un robot peut avoir un effet catarcique, comme lorsque nous allons jouer aux jeux vidéo après une dure journée. Cependant c'est justement ici que peut se créer une réelle différence entre les robots sociaux et les autres robots grâce auxquels on peut faire notre catarcisse. Les robots sociaux auraient un autre intérêt qui serait de nous tenir compagnie. Cependant ici apparait un autre problème, en effet les hommes ont tendance à s'attacher trop vite, y compris aux robots, ce qui peu effrayer bien plus que l'idée initiale d'un robot qui ferait tout pour sa survie. En effet ce lien affetcif pour les robots peut créer une autre sorte de problème : comment nous réagirions si nous devions changer de robot ou s'il devient defaillant ou encore s'il a besoin d'une mise à jour... Dans les exemples du texte Attachement aux robots, une histoire d'amour virtuelle nous permettent de voir combien les relations peuvent être nombreuses et les réactions différentes, par exemple pleurer son tamagotchi (animal de compagnie virtuel, vient des mots "oeuf" (tama) et "monstre" (wotchi)), ou si on enlève le bébé de nos Sims (jeu de simulation sociale)... Un autre problème se pose si les robots finissent par remplacer les relationc humaines, c'est pourquoi il faut créer des lois pour les concepteurs de robots : ils doivent suivre une éthique pour éviter les problèmes car aujourd'hui ils sont libres de faire se qu'ils veulent. Les robots sociaux cherchent à atteindre le coeur humain et pour cela ils doivent faire face au problème de l'uncanny valley ou “vallée de l’inquiétante étrangeté". C'est à dire que l'homme n'aime pas voir un robot ressemblant à l'homme lorsqu'il n'est pas parfaitement ressemblant car cela lui donne des sueurs froides, et donc lui fait peur, créant de doubles sentiments, à la fois de l'attraction et de la répulsion, de la crainte et de la familliarité... Ne pouvant pas encore faire de robots parfaitement identiques à l'homme, les chercheurs font en sorte d'attirer l'attachement des hommes par la ruse, en exagérant les expressions humaines notamment. Erik Sofge lors de sa rencontre avec Nexi a été très surpris car il avait regardé une vidéo de présentation du robot et en avait eu des sueurs froides, or lorsqu'il l'a rencontré en face à face, un attachement s'est créé directement, Erik souhaitant déjà devenir son ami. Peut être que les enfants naissant aujourd'hui n'auront pas la "vallée de l'inquiétante étrangeté" car ils vivraient dès le début avec la présence de ces robots sociaux.
         Les scientifiques cherchent a créer de plus en plus d'attachement des humains pour les machines et cherchent quel est le meilleur moyen de le rendre effectif. Cela crée cependant d'autres questions concernant ce rapport nouveau. Il est cependant clair que l'homme est capable d'avoir des sentiments pour les robots, il n'est donc pas fou de penser qu'un jour nous puissions en tomber amoureux ou avoir pour meilleur ami un robot social.



        Cette avancé technologique mise ne place depuis quelques années déjà a fait l'objet de nombreuses controverses. Mais qu'en est-il de la fiction ? Car en effet, si on parle des progrès de l'homme aujourd'hui en matière de machines, la fiction en faisait déjà référence depuis bien plus longtemps, en arguant que les robots étaient une autre forme de vie. C'est ce que nous verrons notamment avec les écrits et réalisations cinématographique qui nous montre toujours un côté fictif de la chose mais en même temps nait une fascination, car c'est "possible".



       Quand on parle de robots en terme de fiction, le premier mot qui nous vient à l'esprit est "Asimov", cet auteur qu'on ne présente plus avec son Cycle des Robots. C'est par ailleurs cet auteur qui a vulgarisé le terme "robotique" en étant le premier à l'employé dans son oeuvre (robotique : l'ensemble des techniques de conception et de réalisation de machines automatiques ou de robots). La critique de Benoît Ronflette met en avant cet aspect et les trois lois de la robotique établies par Isaac Asimov. En effet, dans son oeuvre de fiction, celui-ci "effectue des parallèles entre les robots et l’être humain à travers d’intéressantes paraboles", c'est ainsi dire que les robots tiennent une place très importante dans son cycle, qui inspirera ainsi plus d'un auteur. Il est par ailleurs intéressant de noter que les trois lois de la robotique (ainsi que la loi zéro) qu'il a établi deviendront en quelque sorte une référence, que par exemple I, Robot emploiera dans l'univers de son film qui est très inspiré de ce cycle. Parlons en de ces trois lois :
  • Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, restant passif, permettre qu'un être humain soit exposé au danger.
  • Un robot doit obéir aux ordres que lui donne un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la Première loi.
  • Un robot doit protéger son existence tant que cette protection n'entre pas en conflit avec la Première ou la Deuxième loi.
        Celles-ci laissent à penser à une réalité virtuelle mise en place par Asimov. En effet, ces lois écrites et imprimées font office de quelque chose d'assez officiel dans cet univers fictif et tend à nous montrer que les robots, ce n'est justement pas que de la fiction, comme nous avons pu le constate dans la première partie de cette synthèse. Ces lois établies par l'homme (Asimov donc) se verront également agrémentées d'une loi zéro, mise ne place par Asimov également mais pensée du point de vue d'un robot. Cette dernière loi est mise en avant dans I, Robot et concerne la protection de l'humanité qui passe avant toute chose, avant l'individu, comme lorsque Sonny n'hésite pas à combattre les siens pour protéger cette humanité. On parle surtout de cette loi comme une loi logiciel. Asimov considère ainsi ses propres lois comme universelles. Son oeuvre considèrera donc les  robots comme pourvus de sentiments et de doutes, et non comme des "machines bêtes et serviles".
       On peut noter que cette notion de robots qui inspirent des sentiments a été largement développée dans le domaine de la fiction. En effet, on peut constater ce phénomène dans plusieurs récits, livres, etc. Mais aussi dans des mangas par exemple (Chobits, AI Non Stop, etc.) comme le manga présenté ci-dessous, Lui ou Rien, de Yuu Watase. Le scénario nous présente Riiko, une jeune japonaise en manque d'amour et qui désire un petit ami plus que tout. Elle tombe un jour sur un site qui propose d'"acheter" le petit-ami parfait après l'avoir configurer, ce que s'empresse de faire notre héroïne. Parfait cuisinier, parlant plusieurs langues, doué pour les massages,... C'est ainsi l'image qu'a Riiko de son futur petit-ami qui lui sera donc livré comme tel. Au fil de l'histoire, elle développera d'autres relations sociales avec son entourage, notamment avec son ami d'enfance, Soshi, amoureux d'elle depuis toujours. Cependant, Riiko n'aura d'yeux que pour son petit-ami humanoïde doté d'un code-barre, Night, qui s'est plutôt bien adapté. Mais l'intérêt de l'oeuvre réside également dans les sentiments développés par le robot et son adaptation. En effet, celui-ci peut percevoir les émotions humaines grâce à un programme et les décrypter, il sait donc quand une personne est heureuse et cherche à la combler. Concernant ses sentiments, nous nous rendons vite compte qu'en plus de posséder un mode de pensée qui lui est propre, Night, même s'il est reprogrammé, pense à sa chère Riiko même "inconsciemment". Mais l'inconvénient dans l'histoire, c'est que Night est un robot. Eh oui, il a besoin de recharger ses batteries de temps à autre et n'est pas à l'abri de dysfonctionnements et en devient sérieusement défectueux vers la fin. Mais il ne veut pas faire souffrir Riiko et n'en dit rien, la laissant tout découvrir à la fin et la confiant à Soshi, l'ami d'enfance. Bien entendu, Riiko avait déjà un semblant de sentiment pour celui-ci, ce qui n'a pas été très difficile. Mais cependant, elle dit à la fin qu'elle n'oubliera jamais Night et que celui-ci restera irremplaçable à ses yeux. Ce qui nous ramène au sujet de notre synthèse, c'est-à-dire l'amour entre un humain et une machine/un robot.
        C'est ainsi que nous pouvons transposer ce que la fiction nous démontre à la réalité. Si on se réfère à l'article Humanoïde : nous finirons par les aimer à propos de Nexi : “Nous faisons un film d’animation en temps réel”, explique Berlin, un chercheur du Media Lab. Ce qui par ailleurs confirme notre thèse de transposition dans la réalité "films d'animation en temps réel" comprendre ici comme "nous réalisons ce que la fiction nous a apporté". On pourra également se référer à l'article Attachement aux robots, une histoire d'amour virtuelle qui sert un peu de transition lorsque l'on parle de jeux vidéo et de programme informatique tels que les tamagotchi et les sims, qui nous poussent à aimer un semblant de machines virtuelles. Les films également nous implantent des images dans les esprits à propos de robots dotés de sentiments (positifs ou négatifs) comme ce fut le cas pour Terminator, qui, selon Erik Sofge, a largement imprégné notre vision des robots.
        Ce sujet très controversé de l'amour entre un humain et une machine existe depuis bien longtemps, bien avant qu'on puisse penser à réaliser des progrès technologiques. Le fait que l'être humain cherche à s'approprier cet univers de fiction ne serait-il pas un moyen pour lui de se dire que tout est en réalité possible, même en ce qui concerne les rêves et le but d'une vie ?




               Le thème des robot est assez général. Dans cette synthèse centrée sur les relations amoureuses entre humains et machines, nous avons pu voir que ce sujet à l'ordre du jour l'est depuis un moment et on pourra alors parler de transposition de la fiction dans la réalité. L'être humain a tendance à aimer et à s'attacher aux machines, bien que la "vallée de l'inquiétante étrangeté" demeure toujours dans les esprits. Cependant, Erik Sofge cite Breazeal en indiquant que les enfants d'aujourd'hui vont faire fie de cette "vallée de l'inquiétante étrangeté" et que pour eux, Terminator sera juste une vieille histoire.
L'inverse - un robot qui aime l'humanité - peut également être envisagé, surtout lorsque l'on voit le film I, Robot, dans lequel Sonny se bat pour les valeurs humaines ; et aussi avec la recherche sur l'intelligence artificielle.


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